¤ Découragement fatal ¤ [interdit aux sérieux :p]

Depuis que la jeune fée avait apprit que sa grand-mère était décédée, ou plus exactement depuis qu'elle avait retrouvé le corps de sa grand-mère, inanimé et à moitié ronger par les charognards et les asticots, elle s'était bien vite aperçue qu'elle ne valait plus rien sur cette île maudite, où tous les êtres chers qu'on avait étaient morts. Adam, sa grand-mère et la plupart des créatures qu'elle avait rencontré sur cette île demeuré recluent ou étaient partient pour un long voyage dont ils ne reviendraient jamais. Seule ce soir là, Nienna se demandait bien qu'est-ce qu'elle faisait encore sur cette Terre désolé et en guerre. Toutes les fleurs étaient mortes, aucunes n'avaient étaient sauvée du chao qui régnait entre les hommes et les créatures de Neverland.

Au bord de la falaise Nienna regardait le vide, prête à se jeter dedans, rejoingnant enfin tous ceux qu'elle aimait, il lui semblait même que le vide l'apellait. Va y saute, qu'est-ce que tu attends ? Personne ne te regretteras, tous ceux qui t'aiment sont partis, ils t'ont abandonné ! Malgrès tous ces appels Nienna résistait, au plutôt restait accroché à la falaise, les pieds rapés et meurtries par les nombreuses fuites, puisque maintenant son aile droite ne fonctionnerais plus, ce qui entraînait une paralysie total de ses ex-magnifiques ailes bleus turquoise. Une masse blessée penchée vers le vide, plusieurs créatures immondes faisaient résonner leur cris stridents et meurtiers le long des parois des montagnes, mais Nienna s'en fichait...Elle voulait simplement mourir. Pourtant quelque chose la retenait, une chose invisible qu'elle même considérait nulle et sans intérêt, l'espoir.

- Oyayoooooo !

Aeylinel passa un bras autour des épaules de la jeune Fée et l'étreignit avec puissance. Un sourire blafard s'étalait sur ses lèvres violettes de froid. D'une main, elle tenait une bonne bouteille de bière presque vide, et de l'autre, le corps à demi brisé de l'inconnue. L'alcool avait finit par lui faire tourner la tête et elle s'était résolue à se laisser tomber dans une sorte de transe, pour être qualifié de bourrée. Ses longs cheveux noirs tombaient en désordre sur ses épaules et dans son dos. Sa capuche était rabattue dans son dos et le vent faisait voleter les pans d'une cape noire déchirée contre ses mollets emprisonnés dans un pantalon de cuir très serré qui faisait suer ses jolies jambes blanches. Ses yeux avaient perdu leur éclat de vie, remplacé par une lueur moqueuse et songeuse, comme si elle avait quitté le monde des vivants pendant quelques minutes afin de se rendre au paradis, telle une junkie. Elle titubait sur ses jambes qui avaient du mal à la porter. L'alcool avait envahit tout son corps, la préparant à un long voyage pour la débilité par excellence. Aeylinel s'était glissée dans le dos de la jeune Fée sans que celle-ci ne la remarque. Déprimée, elle s'était rendue dans un bar tenu par des humains, en France, à la frontière de Neverland, et avait accepté deux trois bouteilles de bière pour y noyer sa tristesse...à croire que trois bouteilles de bière étaient bien trop pour elle. C'était la première fois qu'elle buvait de l'alcool en vérité. Mais elle préférait en avaler trois tonnes plutôt que de faire le coup du suicide improvisé, pour imiter les suicidaires que l'on voyait à la télé...ce que cette jeune Fée semblait vouloir faire. Aeylinel se pencha, et inspecta les alentours. Elle découvrit qu'elle se trouvait en haut d'une falaise, et qu'en bas l'attendait une multitudes de rochers où les vagues venaient se fracasser avec violence, poussées par le courant. En voyant l'air déprimé de la Fée, Aeylinel la toisa avec insistance et comprit dans ses yeux l'envie du suicide.

- Ehhhh béh ?! T'a ti pas la forme toi ! Késkisspass' dans ta caboch' pour qu'tu tires une têt' d'six pieds d'long ?

Elle se pencha sur le corps de la jeune femme découvrant un détail peu joyeux qui attira tout de même son attention, à savoir les magnifiques ailes de la jeune Fée, brillantes sous le soleil d'un bel éclat indigo, si beau que cela en paraissait presque irréel. Même bourrée comme impossible, la jeune femme savait se rendre compte de ce qu'était la beauté. Et, comme elle n'était pas dans son état normal, elle pouvait facilement dire ce qu'elle ressentait à tout le monde, même si elle ne connaissait pas la personne visée. Cependant, sur cette apparence si frêle et si jolie, quelque chose clochait.

- T'a une aile qui part en couille, remarqua Aeylinel. Mais...t'es ti pas c'quon appelle une Fée ? Oh, mais alors...jsuis à hic ! Nerv...Venerland ? La Terre des couillons qui font chier les bâtards parc'qu'ils sont d'sang mêlé ? Jles aime pas les Venerlandiens moi, jte l'diiiis ! hic!

La jeune femme approcha sa bouche du goulot de la bouteille et lâcha la jeune Fée. Elle engloutit deux bonnes gorgées d'alcool rien que pour se bourrer un petit peu plus. De ce fait, son corps ne réagit pas de très bonne manière et elle lâcha un rot sonore accompagné d'une forte odeur de bière, ce qui eut pour effet de la faire rire grassement, tel un nain qui vient d'arroser une bonne occasion avec ses copains. Heureuse comme un enfant pour qui Noël serait arrivé avec six mois en avance, Aeylinel brandit sa bouteille de bière en l'air, si bien que quelques gouttes du liquide giclèrent et tombèrent sur ses bras. La bouteille resta longtemps au dessus de la tête de la bâtarde, comme si elle portait un toast. Soudain ses sourcils se froncèrent et elle se plongea dans une grande réflexion, tandis que ses neurones essayaient vainement d'alignées deux pensées dispersées à deux coins parfaitement opposés de sa tête. Elle pointa un doigt réprobateur sur la Fée et lui dit :

- Han ! Mais alors, si t'es une Vénérlandienne pure de chez pure, t'es une Grand'Race ! héy héy ! Bon beh salut Grand'Race, et Joyeux Noël !

Elle explosa littéralement de rire et baissa la bouteille. Puis elle tourna les talons et se mit à sautiller dans l'herbe comme une gamine de dix ans, agitant les bras comme si un heureux évènement venait d'arriver pour elle. Elle ouvrit la bouche et les paroles d'une chanson naine sortirent de sa bouche, une chanson bâtarde qu'elle avait appris au bar Français. Et elle chantait. Mal, mais elle chantait.

- Voiciiii l'histoire d'un nain capableeeeuh de courir viteee et de voyager loiiiiiinnn ! hic! Dans sonnn'épopée formidableuuuuuuh, nous le suivroooons uneuh bièr' à la maiiiinnnnn ! Nous sommeeees les nains sur la montagneuuuh ! On creuse le jouuuur on boit la nuiiiiiit ! Et on aime pas ceux d'la surfaceeeeeuh ! hic !

Il fallait avouer que ce n'était pas un spectacle des plus beaux à regarder, plutôt comique, je dirais. L'une des plus agressives bâtardes du peuple opposé à Neverland, bourrée, qui sautillait en chantant d'une manière criarde une chanson qui n'était même pas assimilé à sa race. La jeune femme sautilla un long moment de la sorte, en secouant la tête. Ses longs cheveux voletaient comme des tentacules de pieuvre. Elle ne regardait pas où elle allait. Mauvaise idée. La jeune femme rata un saut et s'avança trop vite vers son chemin invisible, si bien qu'une belle branche d'arbre vint lui barrer la route, au niveau du visage. Brutalement, Aeylinel sauta et se prit la branche en pleine tronche. La branche vibra, et la bâtarde bourrée eut un mouvement de recul. Elle se retourna vers la Fée, le regard louche et songeur, un sourire idiot sur les lèvres, de quoi exploser de rire. Elle tituba sur ses jambes avant de se cabrer en avant et de vomir avec violence un liquide jaune agrémenté de grumeaux, absolument répugnant. Indemne, la jeune femme se releva et secoua la tête avant de découvrir l'étendue de son désastre.

- Eh meeeeeerde ! J'ai salopé la p'louseeuh ! hic !

Comme de par hasard un intrus vint tromper sa tranquillité, puisque depuis une heure déjà la jeune fée avait essayé de sauter de cette fichue falaise, mais elle n’avait pas le droit à l’erreur et si elle sautait c’était pour de bon, pas besoin de compter sur ses ailes paralysées, comme l’avait bien fais remarqué la jeune ivre qui était arrivé l’instant d’avant. Sans prendre garde celle-ci lui ligota le cou tellement fort que Nienna n’arrivait plus à respirer, elle suffoquait quand enfin l’autre lâcha prise. La jeune fée respira de nouveau par petites bouffées d’air et mis sa main sur son ventre pour calmer sa respiration devenue trop rapide. Puis pour se rassasier Nienna ramassa la bouteille e rhum qui était à ses pieds et en bu une gorgée, c’était la première fois de sa vie qu’elle goûtait à de l’alcool et elle en fut très ravie puisqu’elle ne savait pas que celle-ci faisait tourner la tête si vite. L’autre derrière complètement explosé avait vomi part terre, Nienna haussa les sourcils en espérant ne pas en arrivé là, et pourtant...

Une demi heure plus tard l’alcool avait déjà fais des ravages, Nienna avait presque fini la bouteille et commençait à chanter des chansons paillardes comme si elle en connaissait un rayon, elle riait de bon cœur et ses joues devenues rose commençait à s’enflammés.

- Si j’continue comme ça hic ! J’vé finir cramé !! Ahahahahah Il était un beau poulet qui avait dit à sa poulettetttttttteee ma ‘tite chérie m’en va te chercher un p’tit poulet bien grassouillet pour pouvoir me remplacerrrrrrrrrrrrrrr !!! Hic ! Eh oui eh oui vous qui savez, il allait passer à la poêle, il allait passer à la poëééééééleuuuh !! Reuuuuuuuuuuuuh !

Ce bruit incongru était sorti par inadvertance de sa bouche, rouge picon-bierre la jeune fée avait lâché un espèce de rot qui avait résonné sur toutes les parois de la falaise. Elle se sentait heureuse de vivre et pourtant vu dans l’état où elle était on aurait pu la ramasser à la petite cuillère. Soudain elle s’affala sur place près d’un arbre là exactement où l’autre ivre avait vomi.

- Eh merde putiiiiiiiiin !! T’aurais pu dégueulé ailleurs espèce de porky !!! Eh bah vala j’en ai plein ma vieille robe toute moche !! Ahhhahhhihiiiiiiiii T’sais quoi j’crois qu’on va bien s’entendre !! Y t’reste de la bière ?? Ahhhahhhh

Nienna s’était levé et frottait sa main sur sa robe pour essayer d’enlever le liquide jaunâtre qui collait.

- Oooh t’sais que c’est pas facile à enlever ce produit là !! Gade’ dont !! Gade’ dont, on dirait du jaune d’œuf, t’as bouffé koaaa à la cantine ?? Hihiiihiii Beuuuurrrh...

La jeune fée ressemblait plus à espèce d’orque soul plutôt qu’à une belle jeune fée élégante, quelqu’un aurait vu la scène aurait crier au scandales, et aurait demander à être remboursé !! Eh oui tout se payait à Venerland !

- Oooh toi la là Porky !! Ils t’ont payé combien pour fermer ta gueule de bâtarde ?? Moi étant une Grand’race il m’ont dit que j’avais juste à payer en nature !!! Ahahhahahh Sacré Venerlandien !! Ils zzz’ ont pas fini de nous faire rire euuuuuux !!! Ahahahahah Le piiiiiiire le pirrrre !!

Elle disait ça en se rapprochant de la demoiselle en noir avec un doigt devant la figure tendu en avant comme si elle voulait l’accuser, mais à la place elle louchait sur son doigt et failli tomber à la renverse devant la jeune femme qui était accoudé à l’arbre en question.

- Le piiire c’est que toi j’suis sur t’avais pas le droit de parler aux humains !! Bah vouiii !! Tu faisais tâche, fallait pas encrasser la belle gueule des Humains !! Hiiiiiiiiiihhiii

Et elle repartie dans un de ses fameux fou rire qu’elle ne pouvait contrôler.

- Courraaaant t'a travers les fougèreuuuuuh ! Il arrivaaaaa près d'un villag' humaiiiiin ! Biensuuuuur qu'on n'y vendait dla bièreeeeeuhh ! Mais z'aucun homme ne voulait servir un naiiiiin ! Gurdiiiil massacra le patroooooon d'une taverneeee à coup de taboureeeeet ! Puis z'il rentra à la maisooooon ! Et de la mine, il ne repartit jamaiiiiis ! Gné ? Porkiiii ? sa v'dire kua ?

Aeylinel vacilla et s'accrocha à la branche. Mais celle-ci n'était pas assez solide pour supporter sur ses faibles racines le poids d'une Elfe Noire, même si Aeylinel n'était pas des plus lourdes. La jeune femme tomba assise à terre, sa bouteille de bière presque vide à la main, dans un pouf ! étouffé par l'herbe. Elle replia ses jambes de façon à être assise en tailleur et se balança d'avant en arrière en fredonna la suite de sa chanson pour elle même, sa bouteille serrée dans ses mains osseuses aux longs doigts fins, tandis que ses yeux sans éclat oscillaient entre la jeune Fée et le ciel. C'érait vrai tiens, qu'il était beau le ciel, avec ses nuages cotonneux en forme de nounours et ses traces laissées par les avions humains qui survolaient parfois l'île pour la bombarder avec leurs bombes, détruisant les habitations par dizaines. Cependant, là, mis à part le raffut que faisaient nos deux compères bourrées à bloc jusqu'à s'évanouir, tout était calme. Aeylinel regarda la pauvre Fée essuyer le vomi qui s'était collé à sa robe. Pourquoi elle s'était assise là, aussi, elle ? C'était drôlement fin, sa encore ! Là voilà qui essayait d'enlever la visqueuse substance collée à sa robe qu'elle qualifiait de moche. Ce n'était pas faux remarque, quand on le regardait de près.

- Bahhhhh ! Sa va la rendre plus joliiiiiiiiiiiiie ! Mé naa mé naa cté pas d'l'oeuf kestu dis là ! Chsé plus cque j'ai bouffé l'aut' jour ! Tsais c'est dla bouffe d'humain alors bonnn pour se r'appl'er du nom c'est costaud ! Raaah pis t'avais k'a pas t'asseoir làà ! Tveux d'la bibi ? Valaaaaaaaaa !

Elle lui tendit la bouteille en lui tirant la langue. Lorsque la jeune Fée évoqua les Humains, Aeylinel explosa de rire. La bouteille étant entre les mains de son interlocutrice bourrée, les mains d'Aeylinel était libres et elle se tenait les côtes avec, essayant de reprendre son souffle que son rire de malade consummait comme un acide ronge la matière. Les larmes de rire coulaient sur ses joues, et la bière mêlée de suc gastrique remontait dans sa gorge en un goût amer et particulièrement dégoûtant. Mais la jeune femme n'y prêtait guère attention. Des étoiles dansaient devant ses yeux. Le rire de la jeune Fée retentissait à ses oreilles et se mêlait au sien, formant une mélodie dissonnante. On eut dit deux folles qui se tapaient un fou rire dans un asile psychatrique. Allez savoir, sans doute finiraient-elles là à force de se bourrer la gueule !
Toujours fût-il que, même aggressée par l'alcool, le cerveau de la jeune femme tenait bon et ne défaillait pas. Il semblait en être de même pour la Fée. C'était qu'elle étaient tenaces, ces deux là ! Aeylinel se releva donc sur ses jambes dans lequelles de désagréables fourmillements commençaient à courir. Elle dépassa la Fée et se dévêtit de sa longue cape qu'elle laissa tomber sur le sol. Se découvrit sa tunique et son pantalon, ainsi que ses grandes bottes de cuir de Dragon. Ses bras nus et ses épaules luisaient de sueur. Il lui semblait que le soleil tapait fort sur elle et qu'il brillait de milles feux à en brûler la peau et la prunelle des yeux. Ce fut pourquoi elle ne leva plus une seul fois le regard au ciel. Elle passa une main dans ses cheveux et secoua la tête. Puis elle se baissa et saisit une bouteille de rhum par terre. La bière lui avait donné soif, horriblement soif. Aeylinel se tourna vers la jeune Fée.

- Ahhh mais les humains c'est facilm'ent choqué par portenawak' ! Vaut mieux s'la fermer vec eux !

Elle pencha la tête en arrière et avala une grande quantité de rhum. Lorsqu'elle rabaissa la tête, un rot sonore s'échappa de ses lèvres. Ce que c'était bon, le rhum ! La jeune femme s'en retourna vers l'arbre à côté duquel la jeune Fée s'était autrefois assise et se baissa pour prendre la branche qu'elle avait inintentionellement arraché à ce pauvre arbre qui n'avait rien demandé. Elle se redressa ensuite et brandit la branche en face de la jeune femme à ailes, tel une épée, comme si elle voulait la défier.

- Tu vois c'bâton ?! Si sont pas content ils te tabassent aveccc ! Ehhh ouais ! C'est pas des rigolos les humaiiins ! Parfois sa prend des brosses à chiottes quand s'a rien sous la maiiiin ! Youhouuuuu banzaïïï !

La jeune femme saisit la branche comme un lasso et la fit tournoyer au dessus de sa tête. Puis elle le lâcha, riant comme une malade, à en perdre haleine. La pauvre branche passa par dessus la falaise et tomba dans l'eau, trois cent mètres plus bas. Aeylinel sembla aussitôt déçue que son jouet lui soit retiré. Elle sembla quelques instants faire la moue avant de reboire une autre gorgée de rhum pour se redonner du courage et prit à nouveau la parole. Sa gorge la brûlait, de soif, lorsqu'elle prononça ces mots.

-WAZZAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

Elle fut les dernières gorgées de sa bouteille et s'élançait vers l'arbre avant de sauter et de se pendre à une de ses longues et solides branches. Elle s'y balança comme Tarzan l'aurait fait dans les dessins animés et se laissa tomber sur le sol. Ses réflexes d'Elfe conservés, elle fléchit les jambes dans sa chute et réussi à atterrir debout. Elle se pencha puis s'assit à côté de la jeune Fée aussi ivre qu'elle sinon plus.

- Diis diis diis, comment tu t'appeeeelles ???

Après une bonne rasade de rhum la jeune fée se sentait totalement vidée de tous soucis et cela ne la dérangeait pas du tout. On lui demandait son nom à supposé qu'elle s'en souvienne, ce serait déjà bien !

- Hic !! Euuh mon nom ? Pffff aucunes idée !! Peut-être bien Grand'race ! Va y appelle moi comme ça ! Et touaaaaaa ? Hic ! Il était un ptit homme pirouette cacahouette il était un petit homme qui avait une drôle de maisons, qui avait une drôle de maisonnnnnnnnnn.. hic ! Ahahahahahhhhhhhhh

Après s'être tapé sur son ventre à moitiè plein et bien gonflé, Nienna partit dans une tentative de pirouette qu'elle réussit même pas à cause de l'arbre qui avait croisé son chemin.

- Rhaaaaaaaaaaa mais qu'est-ce qui vient fouttre là lui !! Aïe ouinnnnnnnnnnnnnn bobo maman !! Oh non pas maman sale pute elle m'a laissé crevé à ma naissance !! Tiens tiens prends ça dans ta gueuuuuuuuuuleeeeeeeeeeuuuuh !!! Ahhhraaaaaaaaaahhhh

Tout en joignant le geste à la parole, Nienna saisit un baton qu'elle frappa avec toute la force qui lui restait dans les muscles pour l'exploser sur le tron de l'arbre qui avait traversé devant elle. Puis elle se mis à chialer comme un enfant avant de s'écrouler par terre en cogant de ses poigs et de ses pieds en faisait voler dans l'air des nuées de particules de terre.

- Papppppppppppppppppaaaaaaaaaaaaaaa tu m'as laissé seule sans m'dire adieuuuuuuu !!! Mamannnn t'es qu'une sale pute je t'en veux !!!!!!!! Ca fais malllllll de vivre sans toi !!! Pappppppaaaaaaaaaaaaaaaaa tu as pris la route je t'en veuuuuuuuuux !! En plus t'avais même pas de valise...et maman elle sait pas danser et elle a pas de robe blanche !!!!!

En finissant sur ces paroles de chansons très PEU connus, Nienna arborait un visage triste et grognait comme une enfant gaté et murmurait presque les derniers mots.

Aeylinel ouvrit de grands yeux, yeux qu'elle leva au ciel, signe de réflexion. Elle posa un long doigt fin sur son menton blanc et chercha dans sa tête quelque chose qui ressemblait à un prénom la concernant. Ses pensées étaient tellement dispersées dans son cerveau que c'était tout juste si elle arrivait à aligner deux mots, alors pour trouver un prénom, je ne vous raconte pas le bazar. Les yeux de la jeune femme suivirent avec nonchalance un vol de corbeaux qui passait dans le ciel en une sorte de cortège accompagné de croassements que certains superstitieux auraient qualifié de funeste. Aeylinel rabaissa finalement la tête pour voir la jeune Fée, qui lui avait dit de l'appeler Grand'Race, lamentablement s'écraser contre un arbre derrière elle dans un bong! assez effrayant. La jeune femme fut tentée d'aller demander à son interlocutrice si tout allait bien, mais son caractère la fit se raviser. A croire que l'alcool ne la rendait pas totalement maboul. Elle but une autre gorgée de rhum avant de répondre un prénom, qui était bel et bien le sien :

-AeyLINEEEEEEEL, fit-elle.

Son prénom fut un peu, voir beaucoup, écorché, car un rot sonore était sortit de sa bouche au moment où elle prenait la parole. Aeylinel secoua la tête et posa une main sur sa poitrine que le rot avait violemment secoué. Elle porta ensuite un regard curieux à la jeune Fée qui laissa échapper un flot de jurons en même pas dix secondes, pleurnichant comme une enfant de six ans, tapant du poing sur le sol, et s'excitait sur le tronc de l'arbre avec un bâton, comme si s'était lui même qui avait fait mal à Grand'Race. Eh bien décidement, elle ne supportait pas du tout, mais alors pas du tout l'alcool, celle là. Il fallait qu'elle la surveille, à l'avenir...si elle se souvenait d'elle. Les humaines l'avaient prévenu qu'en plus de certains effets secondes qui surviendraient lorsque l'alcool se serait entièrement dissipé de son corps, elle pourraut perdre la mémoire de ce qui s'était passé pendant la période où elle était bourrée. Sans cérémonie, Aeylinel assena à la jeune Fée une grande claque dans le dos, qui se voulut amicale, mais qui fut si violente qu'elle aurait put décoller les poumons de sa jeune interlocutrice complètement bourrée.

- Raaah mais calme ta joiiiiie ! La life est belleuuuuuh ! Belle, belle, belle commeuuuuh le jouuuuuur ! Belle, belle, belle commeuh l'amouuuuuuur ? Eh, Grand'Race ! T'a un mec en vuuuuuue ? Parce que moi j'en ai aucun c'est tous des moches chez les humaiiiiins ? Wyaa la rimeuuuuuh !

Et sur ces paroles complètement stupides, surtout presques vides de sens, la jeune Aeylinel se releva en s'appuyant au tronc de l'arbre et s'approcha du bord de la falaise. Elle se pencha et regarda avec curisoité ce qui se passait en bas.

- P'naise la quantité d'flotte qu'ya en d'ssous ! D'quoi abreuver tout un régiment dis moi ! Sa md'onne envie d'pisser tout çaaaa ! Atta, bouge paaaas !

La bâtarde se retourna elle s'élança vers un arbre derrière lequel elle pourrait se cacher pour aller faire ses besoins. Cependant, comme cela avait été pour la jeune Fée, la nature eut raison d'Aeylinel et lui présenta une entrave que la jeune victime présumée ne put éviter, tant elle était concentrée sur cet arbre qui pourrait la soulager de cette envie pressante. Aeylinel éxécuta un saut particulièrement grotesque dans les airs, levant ses longs bras osseus à la manière d'une ballerine, et tendit ses jambes en éxécutant un grand écart qui aurait put être splendide s'il n'avait pas été éxécuté par une bourrée. L'Elfe se rétama royalement sur le sol, et, comble de la stupidité, se prit le pied dans un piège à loups. Les dents de métal, activées par un ressort, se refermèrent avec violence sur sa cheville dans un cliquetis métallique. La jeune femme hurla, de douleur et de colère. Les dents de métal déchirèrent le cuir mais n'atteinrent pas sa peau, heureusement. Ce qui n'empêcha pas Aeylinel de péter son câble.

- Mais....DEGAGE PUTAIN DE TA RACE !

Elle secoua sa botte, et avec violence projeta le piège à loups loin d'elle, de toute la puissance de son mouvement. Ses yeux brillèrent soudain de haine pour l'objet de métal qui alla plonger spectaculairement dans l'eau. A croire que l'Elfe Noire précipitait dans l'eau tout ce qu'elle trouvait au bord de la falaise, quelle sadique, quelle inconsciente. Mais, que voulez-vous, elle est bourrée. On ne se refait pas. La jeune femme se releva et épousseta ses habits couverts de brins d'herbe, toujours en regardant le bord de la falaise. Aeylinel jeta un regard noir à sa botte amochée et soupira d'exaspération. Puis elle serra les poings et se dirigea à grands pas vers un arbre proche et se cachea derrière, sans porter un regard à la jeune Fée lorsqu'elle passa devant elle.
Un sourire de bienfaisance s'étala sur son visage stupide tandis qu'elle remontait son pantalon et ceignait son fourreau, quelques minutes plus tard. Les insectes commençaient à voleter près de ses excréments tandis qu'elle surgissait de derrière l'arbre à la manière d'un fauve qui surprenait sa proie. Ce sourire était toujours ancré dans son visage.

- Eh ben dis donc, c'est qu'sa fait du bien !

C'était sans aucun doute que Nienna était dans un triste état et pourtant dans un certain moment de lucidité bien mérité, la jeune fée comprit se qui se passait elle était complétement ivre et sentait le vomi, de plus elle fréquentait une créature qu'elle n'avait jamais vu de sa vie et qui venait de se soulager derrière un arbre qui était à moitié mort. Elle eut un éclair d'horreur elle ne savait plus où elle se trouvait et bientôt elle alait paniquer à mort ! Heureusement son ventre la rappella à l'ordre il avait soif ! Elle but goulument une autre rasade de rhum et vint s'asseoir près du tronc, elle s'était quelque peu calmé, elle commençait à sombrer dans un sommeil léthargique sa bouteille était posée sur son ventre et en un instant elle avait tout fais pour arrêter de boire ! Ses rêves étaient quelques peu spécials dira t-on et Dieu seul sait ce qu'ils représentaient !

Soudain une énorme bombe tomba sur la falaise qui se trouvait à quelques kilométres de là, l'onde de choc parvint jusqu'au perchoir des deux amies et souleva du sol la fée endormie. Elle sursauté et réussit à se rattraper de justesse pour ne pas se tordre le poignet

- Ouh fit' punaise !! C'tait quoi c'te vacherie là encore ? Aeylinel ?? T'es morte bâtarde ?? Batâaaaarde !!!

Nienna mettait ses mains en porte voix pour pouvoir cacher le crépitements des flammes qui commençaient à grignoter toute la forêt allentour.

- BeuuuuaâAÂAâar...Gné ? Késako ?

Aeylinel était étendue sur le sol, à plat ventre, plongée dans un demi sommeil que l'alcool avait bien voulut lui offrir. Son corps fut soulevé du sol tandis qu'une onde de choc parcourait les alentours, une onde très violente, d'ailleurs. La jeune femme releva la tête en louchan, le visage couvert de brins d'herbe qu'elle entreprit d'essuyer d'un vif revers de bras. Elle secoua la tête, faisant voleter ses longs cheveux brins tout autour d'elle. Un rot s'était échappé de sa gorge - décidément, elle en avait prit la fâcheuse habitude - et il fallait dire qu'elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait autour d'elle. Oh, biensûr, l'Elfe Noire, bâtarde d'un élementaire, était toujours bourrée. Des bouteilles, tantôt de rhum, tantôt de bière, tantôt d'autres alcools qu'elle avait trouvé abandonnés sur la falaise, sans doute abandonnés ici et là par la jeune Fée que l'alcool faisait gonfler comme un gros ballon de fête, coloré de bleu et de jaune. Aeylinel se redressa lorsqu'elle entendit la jeune Fée l'appelait. Au loin, un début d'incendie crépitait, sans doute une bombe lâchée sur Neverland par les humains. Un gros avion gris passa au dessus de la falaise, faisant un bruit de tonnerre. dans ce vacarme qui était prêt à faire exploser les tympans de n'importe quel être vivant, Aeylinel perçut tout de même des échos de la voix de la jeune Fée qui l'appelait de sa voix dissonnante, rendue rauque par l'alcool. La jeune femme se retourna sur elle même, essayant de retrouver la source de cette voix horrible. Elle était franchement paumée et l'alcool lui faisait tourner la tête. Néanmoins, elle retrouva la Fée, toujours à la même place, à côté de l'arbre.

- Mais p'naise s'passe quoi ici ? C'est un mond'de fous, j'hallucine, quoi ! C'est ti quoi c'te lumière qu'on voit là bas ?!

Sans s'en rendre compte tant elle était explosée, la jeune femme avait osé la voix, mais sa vue était toujours aussi bonne, et elle put voir clairement l'incendie qui dévorait la forêt alentour. Tels des serpents de feu, la flammes balançaient leur large corps dans une danse macabre et provocante, tandis qu'elle rongeaient comme de l'acide tout ce qui se trouvait à leur portée et entravait leur progression sur ces terres autrefois calmes et sans perturbations. Lorsque l'esprit d'Aeylinel cogita enfin qu'un incendie venait de se déclarer, elle ouvrit de grand yeux. Ses pupilles se rétrécirent jusqu'à devenir de tous petits points noirs. Son coeur fit un bond dans sa poitrine, tandis que l'hystérie s'emparait d'elle. La jeune femme leva ses bras au dessus de sa tête et se mit à courir autour de l'arbre sous lequel était assise la jeune Fée. Elle criait en agitant désespérément ses membres, comme dans un appel au secours.

- Essoesse ! Essoesse ! Les humains attaaaaaqueeeent ! Waya waya ! Cachez vous tous ! Les humains attaquent, les humains...Ehhh ! Attendez une minute...

La jeune femme cessa de courir et s'immobilisa soudain. Le sembla sembla s'arrêter tout à coup, le vent cessa de souffler, et le crépitement des flammes de mit en sourdine. Aeylinel se gratta la tête et fronça les sourcils. Un éclair de lucidité brilla dans ses yeux sombres puis disparut, le temps d'une judicieuse pensée.

- J'suis pas du côté des z'humains moi, défois que ?

Elle haussa les épaules et tourna ses paulmes vers le ciel. Au creux de ses mains scintillaient deux sphères de feu crépitant et rougeoyant. Elle les leva sans vraiment savoir ce qu'elle faisait et les balança en direction de l'incendie, un idée stupide dans la tête. Seulement, je veux bien avouer qu'Aeylinel possède une certaine force physique, mais il ya tout de même des limites. Et l'incendie se trouve à deux, voir trois kilomètres de là. Ce qui signifie et explique que les deux sphères, si puissantes et si belles soient-elles, tombèrent dans l'eau pour s'y éteindre. Aeylinel baissa les bras, abasourdie, comme si elle ne comprenait rien aux lois de la nature.

- Bahhh ! Mes bouuuules ! Coup de bouuuuule ! Zidane il a tapééééééééé ! T'inquiète Grand'Race, c'est une chanson Française, tu connaiiiis paaas ! Muahahaha !

La jeune femme tapa de ses deux mains sur ses cuisses comme si ce qu'elle avait dit était particulièrement drôle puis se tourna vers la jeune Fée.

- Oulà ! T'a pris du bide toi ! C'est la bibi qui t'a fait tomber enceinte ? Muahaha

Puis elle s'avança vers elle et se pencha.

- Aloooo ! Y'a quelqu'un au bout du fiiil ?

Nienna arrêta ses appels puisque la jeune femme qui l'accompagnait dans sa beuvrie venait de faire son apparition, elle aussi inquiète par les multiples incendies qui se dessinaient à l'horizon et puis parce qu'une bombe ça passe pas inaperçue comme même ! Malgrès son entêtement à l'alcool Nienna se leva soudain prise d'une nouvelle force elle avait dormi un peu mais un humain normalement constitué n'aurait pas réussit à tenir debout. Aussi la jeune fée vacillait un coup à droite, un coup à gauche selon les huleurs de ses pieds et surtout de son cerveau. L'autre se mis à chanter et tout de suite une petite lumière s'éclaircit dans la tête de la fée.

- Mais si patate ! Jl'a connais c'te chanson !! Zidane y va marqué zidannne il va marqué oooooh zidane y va marqué !! Ooohohoooooooooooohhh

Et voilà qu'elle pris sa compagne par le bras et la fit tourner tourner, tourner comme si elles dansaient la capucine sauf qu'en étant bourré ça ressemblait plus à une vieille danse auvergnate ou bavaroise pour mettre dans le contexte. Ensuite elle s'imobilisa et pointa la bouteille devant les yeux louchants de l'autre Venerlandienne avec un doigt en avant et l'apostropha.

- Ehhhhhhhh !! Tu l'as connais Hic ! celle là ? Coup de boule coups boule !!! Coup de boule à droite coup de boule à gaucheuuuuuuuuuuuhhh Beuarkkk !!

Joignant le geste à la parole la fée se retrouvait à mettre la tête en avant, en arrière ne sachant plus où était sa doite de sa gauche. Soudain l'avion repassa au dessus de leur tête et avec une espéce de grande torche observait les environs, Nienna qui n'y faisait pas attention envoya valdinguer la bouteille de rhum qui passa juste en dessous de la coque de l'avion ! Eh ouai elle était fortiche ! Bientôt le faisceau allait s'arrêter sur les deux jeunes femmes complétements ivres. Nienna leur faisait signe. Et elle essayait d'appuyer sur son ventre pour le faire diminuer de volume mais ça marchait pas et en plus ça lui donnait envi de pisser !

- Les lumièèèèèères du port d'Alexannnnnnnnnndrie chantennnt encooore la mêmeuuh mélodiiiie Ooohohooooo !!! Ahahahhhhhhhhh On est t'y pas bien à ct'heure !!! Ahhha faut rigoler fauuut rigoler pour pas qu'le ciel nous tombe sur la têteuuuh !! Ahahah C'est bien le cas d'le dire Hic ! le ciel il nous tombe 'bin sur la tête !!! Aahahah Heiiiiinnnnnnn l'ami ??!!!

Sa voix n'était plus du tout la même, grasse et raclant sa gorge, Nienna avait une sensation d'élévation de l'esprit qui lui faisait décoller les neurones. Son rire était pareil à sa voix, et peut-être qu'elle finirais par demander à Aeylinel de se cacher à cause des humains et finir pas pouffer de rire , car elle ne pourrait pas se retenir.

- Le cielll ??? Sur la tête ?

Aeylinel leva les yeux pour être sur que justement ce bleu firmament ne soit entrain de défaillir et de tomber sur les idiots petits habitants de ce monde. Ce n'était pas le cas. Seulement, au dessus d'eux venait de voler un gros avion, celui là même qui avait lâché la bombe sur la forêt. Une lumière sinctillait en dessous de sa coque, tel un immense projecteur, un immonde oeil blanc qui cherchait une quelconque proie, un intrus, une victime à bombarder sur ses terres désertes, enfin pas tout à fait, surtout avec nos deux bourrées qui faisaient tout pour faire du bruit. Sans compte Nienna qui se débrouillait pour bien se faire voir en faisant de grands signes de la main à l'avion qu'elle croyait ami. Déjà q'avec Aeylinel bourrée, ce serait limite s'ils la reconnaîtraient, mais alors la jeune Fée, c'était perdu d'avance.

- Mais punaise ! Eteint ta lumière, gros tas de feraille !

Elle se surprit à elle aussi agiter la main en l'air, comme pour chasser un moustique particulièrement embêtant. Autant dire que l'avion était loin d'être un moustique. Aeylinel prit la jeune Fée par le bras et l'entraîna sous l'arbre au moment où l'immense projecteur passait sur l'endroit où elles s'étaient trouvées quelques instants plus tôt. Un coup de vent passa, la lumière parcourut la falaise jusqu'au bord puis s'éloigna, l'avion avec. Aeylinel attendit de le voir disparaître derrière les nuages pour ressortir de dessous l'arbre. Elle regarda l'engin s'en aller à l'horizon, puis se tourna vers la jeune Fée qu'elle avait laissé dans l'ombre, sous l'arbre.

- Espèce de Grand'Race chtarbée ! Tu veux nous faire tuer ! Tu veux teeee faire tuer ? Moi ils m'aiment bien les humains ! Mais toi ils t'auraient scratchée comme une mouche !

Joignant le geste à la parole, Aeylinel ferma son poing et l'abatti dans le creux de sa main avec violence, tout en regardant la Fée avec des grands yeux. Puis elle se détourna d'elle, posa une main sur son front brûlant, luisant de sueur. Sa tête lui tournait et elle sentait sa vue devenir floue. Ses jambes avaient de plus en plus de mal à la porter. Son corps vacillait. Elle se sentait faible, léthargique, fatiguée. La jeune femme allait défaillir et elle le savait. Elle fit un tour complet sur elle même à une vitesse hallucinante, pour se trouver face à la Grand'Race qu'elle regarda une dernière fois le temps d'imprimer son visage, ces yeux, ces ailes, ces habits, cet air, cette personne, toute cette jeune Fée dans sa tête. Son sommeil allait la désaouler, et peut-être oublierait-elle cette honte cuisante et cette femme.

- Bonne nuit...Grand'Race...

Un dégoutant filet de bave jaunâtre s'écoula de sa bouche. La jeune femme agita désespérément les bras tandis qu'elle perdait l'équilibre, la vue, puis enfin la consience. Tout devint froid, noir. Le néant, le silence, l'obscurité totale, dans laquelle elle chutait, chutait, chutait sans jamais toucher le sol. Les filets du sommeil la prirent entre leurs liens puissants et étouffèrent la petite personne d'Aeylinel dans leurs voiles obscurs. La jeune femme plongea dans un profond sommeil. Son corps heurta le sol dans un bruit mat, ses yeux étaient clos avant même qu'elle ne le touche. L'un de ses bras se replia sur son ventre et ce fut le silence.
Les nuages glissèrent dans le ciel. La température descendit. Le ciel revêtit se robe bleu marine, paillettée d'argent et sa broche de lune laiteuse qu'il arborait fièrement, se transformant en calme firmament. Les grillons entreprirent leur chorale d'été et la nuit commença.

*****************************************

Ce fut le lever de l'aube qui réveilla Aeylinel. La jeune femme ouvrit les yeux. Au début, elle se demanda où elle était. Ce fut curieuse et ahurie qu'elle se redressa sur son séant. Elle passa machinalement une main dans ses longs cheveux noirs et secoua la tête. Elle perçut peu à peu ce qui l'entourait. Des arbres, une falaise, des montagnes, et l'aube. Le soleil quittait le derrière des montagnes, pièce d'or, dans une palette de couleurs chaudes, plus de rouge que d'autre chose. Le rouge, toujours le rouge, couleur du sang. Le sang. Aeylinel se rappela. Elle était une Elfe Noire, une bâtarde, croisée avec un Elementaire du Feu, cynique, qui aimait tuer. Les bouteilles de rhum et de bière lui firent ressugir des souvenirs. Lorsqu'elle repassa dans sa tête les évènements de la veille, la jeune femme n'eut qu'une seule envie, ce fut de se frapper. Comment elle avait put se ridiculiser ! Elle tenait à son honneur ! Elle n'oserait plus se regarder dans un miroir pendant des semaines !
La jeune femme se leva et alla chercher sa cape qu'elle passa lestement sur ses épaules fines. Au pied de l'arbre, elle trouva la jeune Fée qui se réveillait, celle qu'elle avait rencontré la veille. La jeune femme s'approcha d'elle et s'inclina avant de dire froidement.

- Aeylinel Licht'Säure, pour vous servir.

La jeune femme arrivait sur le sentier principal de le montagne. Une odeur âcre d’ancien brulé lui chatouilla les narines… Ainsi Ingwë avait entendu juste: des bombardements avait bien éclaté dans le secteur de la grande montagne… C’est pourquoi le lendemain de ce bombardement elle s’était levée tôt pour voir le nombre de blessé qu’il pouvait y avoir pour les ramener auprès de son peuple pour les soigner. Elle avait donc ses longs cheveux blonds détachés dans son dos qui l’a fouettée au rythme du vent qui était frais et fort dans cette région. Elle avait pour cela mis une cape noire qui la couvrait entièrement.

* Il n’y a personne ici… J’ai perdu mon temps… * pensa-t-elle

Alors qu’elle avait fait demi-tour elle se stoppa net ressentant la présence de plusieurs créatures…

* Qu’est-ce que…?! *

Elle se retourna vivement et ouvrit grand ses oreilles… Elle n’entendait pas de bruits suspect… Seul le sifflement du vent lui perça les tympans… Mais les présences continuaient à troubler son esprit… Elle tenta le coup et s’enfonça plus loin dans le sentier et commença à voir la cimes des arbres de la forêt qui existait en haut de la montagne. Plus elle s’approchait de la forêt plus les présences semblaient proches…

* Ingwë serait là, il me tuerait en me traitant d’imprudente… *

Mais il fallait qu’elle sache, c’était plus fort qu’elle sa curiosité la poussait à avancer… Elle remarque deux silhouettes: une jeune femme et le corps d’une autre qui semblait inconsciente…

* Une fée et une… une sang mêlée* se concentra-t-elle à déterminer
grâce à leur aura qu’elle percevait * Drôle de duo… Que font ces créatures dans cet endroit si peu fréquenté? *

Elle s’avança doucement et heurta du pied quelques chose de dur qui fit un petit bruit. En baissant les yeux elle vit des bouteilles éparpillées ça et là. Ce même bruit avait fait sursauter les deux femmes…
L’une prête à se défendre l’autre encore éprise du sommeil qui lui avait engourdit quelque peu le corps.

* C’est dans ces conditions que Ingwë pourrait être utile… Il me dirait ce
qu’elles pense pour que je sache à quoi m’en tenir *

Elle s’arrêta donc face à elles… Elle regarda dans les yeux la fée puis la sang mêlée…

* C’est elle la plus menaçante… J’ai intérêt à faire attention…*

Elle se fourra dans sa cape lorsqu’une bourrasque atteignit la montagne…

- Bonjour!

Elle observa la réaction des deux créatures qui restèrent sur leur garde. Elle continua sur sa lancée.

- Est-ce que je peux savoir ce que vous faites ici? Du moins si vous étiez ici hier? Parce qu’il y a eu un bombardement hier au soir… Si vous êtes blessée on peut aller vous guérir mon village n’est pas loin…

La fée et la sang mêlée restèrent silencieuse sans doute toujours sur le coup de la surprise de voir une autre personne qu’elles dans ce coin…

* Est-ce qu’elle serait pas… * pensa Sarah

Elle venait d’observer la fée et avait vu l’aile droite de cette dernière quelque peu abimée…

- Vous êtes blessée? Je peux voir?

Mais en faisant un pas la jeune sang mêlée avait l’air de plus en plus offensive et la fée avait esquissé un mouvement vers l’arrière.
Sarah se ravisa et s’arrêta de nouveau mais elle continua de leur parler:

- Vous n’avez pas à avoir peur… Je m’appelle Sarah Evans et je suis prête à vous aider et mon peuple aussi… Il est même peut être possible de voir ce qu’on peut faire pour cette vilaine blessure que vous avez à l’aile…

Elle s’assit en tailleur dans l’herbe en face d’elle…

- Mais avant toute chose, qu’est-ce que vous faisiez là en haut de la montagne des anges?

Elle continua à les interroger de son doux regard pacifique.